Immanquablement, l’année économique 2022 ne peut être abordée sans rappeler l’évènement géopolitique majeur : le conflit russo-ukrainien qui, combiné à la crise énergétique, a eu des répercussions importantes sur les résultats économiques des exploitations hainuyères.
Au niveau climatique, l’année a connu des périodes record de sécheresse avec 701,4 mm d’eau enregistrés par l’IRM contre 837 mm par rapport à la normale annuelle. Au mois de mai, le Hainaut occidental a connu des orages d’une rare intensité qui ont impacté les rendements des cultures en place. Et le mois de décembre a connu une offensive hivernale intense qui a mis à mal les récoltes restantes de betteraves.
En 2022, les cultures commerçables (c-à-d non consacrées à l’alimentation du bétail) les plus implantées restaient le froment, les pommes de terre, les betteraves et les chicorées, pour respectivement 24, 13, 10 et 9 hectares d’emblavement moyen. Les chiffres suivants sont mis en regard avec les résultats 2021.
Concernant le froment, le rendement moyen a été de 9,5 tonnes à l’hectare (+18%) pour la province de Hainaut. Produire une tonne de froment a coûté 194€ (+15%) pour un prix de vente moyen de 288€ (+5%). Un hectare de froment en 2022 a généré un revenu de 892€ (+22%).
Concernant les pommes de terre (tous types de variétés confondues), le rendement moyen a été d’un peu plus de 38 tonnes à l’hectare (-12%). Le coût de production à la tonne était ici de 110€ (+20%) et son prix de vente de 202€ (+31%). Le revenu d’un hectare de pommes de terre en 2022 était de plus de 3500€ (+31%).
Les betteraves affichent un rendement moyen d’un peu moins de 88 tonnes par hectare (+7%). Avec un coût de production moyen à la tonne de 29€ (+26%) et un prix de vente moyen de 46€ (+45%), le revenu généré par hectare se chiffre à un peu moins de 1500€. Les excellents résultats en betteraves sont liés à un marché du sucre en 2023 à la hausse.
Finalement, pour les chicorées, leur rendement moyen en 2022 a été d’un peu plus de 47 tonnes (-8%). Produire une tonne de chicorées a coûté 46€ et a été vendue à 63€ (+7%). Le revenu libéré était supérieur à 800€ par hectare (-24%).
Les rendements en légumes (pois, haricots et carottes) sont mitigés. Les résultats en haricots étaient négatifs. Ceux des carottes étaient bien en dessous des résultats 2021 (-67%). Seuls les pois de conserverie ont réalisé un résultat moyen à la hausse (+79%).
Pour les cultures fourragères, la sécheresse estivale a été compensée par les précipitations et la douceur de l’automne. L’année s’est soldée par un statu quo au niveau des stocks de fourrages.
Au niveau du bétail viandeux, les prix ont été marqués à la hausse toute l’année. Cela a permis aux agriculteurs d’enregistrer pour la deuxième année consécutive un revenu positif. Le secteur laitier a également été marqué par une large augmentation du prix de base du lait, ce qui a été profitable au secteur.
Globalement et en moyenne, l’année comptable 2022 a été financièrement positive pour les exploitations agricoles. L’année 2023 ne s’annonce pas aussi bonne au vu des conditions météorologiques et de la santé des marchés agricoles, deux facteurs essentiels à l’obtention de résultats économiques agricoles positifs.
Depuis plus de 50 ans, le Service Economie-Information a pour vocation d’aider les agriculteurs à poser les bons choix et à pouvoir évaluer, grâce à des données chiffrées précises, leurs conséquences économiques.