Hainaut Mémoire poursuit sa sensibilisation en Wapi

Publié dans Culture / Tourisme

Depuis près d'un mois « Hainaut Mémoire » est installé en Wallonie picarde, à la Halle aux Draps de Tournai, avec son expo-animation dédiée à l'une des plus sombres périodes de l'Histoire. Destinées aux élèves de 4e, 5e et 6e secondaire (au total, ils seront plus de mille à y assister!), elle est aussi ouverte gratuitement au public.

 

Des événements viennent ponctuer les visites scolaires, comme les témoignages essentiels d’Anne Megens, prisonnière politique rescapée de Ravensbrück et d’Alberto Israël, rescapé juif des camps d'Auschwitz et de Mauthausen. Ce dernier s'est exprimé ce 16 février après-midi devant plus de 300 jeunes, issus des différentes écoles de la région. Même s'il témoigne très souvent, il s'est dit très ému, tant par le nombre de participants que par leur attention sans faille.

Alberto Israël nait le 3 août 1927 au sein d’une famille juive séfarade de Rhodes, territoire alors italien. En 1944, il est déporté avec l’ensemble des juifs de l’île à Auschwitz. Il a alors 17 ans. Des 1.700 hommes, femmes et enfants déportés, seuls 151 reviendront. Alberto Israël est finalement libéré en mai 1945. Il vit aujourd’hui en Belgique. Il témoigne de son histoire dans "Je ne vous ai pas oubliés", un livre préfacé par Simone Veil. Il y décrit l’arrivée, la sélection et la quarantaine dans le camp, son travail dans une mine où il côtoie des mineurs polonais, les privations, la marche de la mort vers Mauthausen, son transfert au camp d’Ebensee et la libération.

À une étudiante qui lui demande combien de temps il lui a fallu pour s'en remettre, il répond: "on ne se remet pas. Les cauchemars restent. Je ne raconte pas mon histoire, je la revis, à chaque fois". S'il a un message à faire passer à la jeunesse, c'est celui-ci: "j'ai été déporté à l'âge de 17 ans et donc, contraint d'abandonner l'école. Si j'ai un conseil à vous donner, c'est de continuer vos études. Ne jetez pas l'éponge, combattez les difficultés. Aussi, si vous habitez dans un pays où il n'y a pas de démocratie, faites vos valises et partez! Ce n'est pas possible de vivre dans un pays qui n'est pas libre". 

Au-delà de son témoignage, il souhaite également que son livre serve à être relu aujourd'hui et demain, par les générations futures.

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